Un dialogue entre les époques

Dès sa réouverture en 2016, le Musée national Jean-Jacques Henner a souhaité tisser un lien entre l’art d’aujourd’hui et le patrimoine. En partenariat avec les Beaux-Arts de Paris, une résidence d’artiste a été créée, offrant à un jeune diplômé un espace de création unique au cœur du musée.

Un lieu propice à l’éclosion des talents

Cette résidence s’adresse aux diplômés des Beaux-Arts de Paris, âgés de moins de cinq ans. Un jury composé de représentants du musée, des Beaux-Arts de Paris et du Service des Musées de France sélectionne le lauréat pour l’originalité de son projet, en accord avec la politique scientifique et culturelle du musée.

Immersion dans l’univers artistique

De septembre à juin de l’année suivante, le lauréat s’installe dans le bureau-atelier surplombant le jardin d’hiver. Il bénéficie d’un accompagnement personnalisé et participe à la vie du musée, s’imprégnant de son histoire et de ses collections.

Une exposition pour célébrer la création

Au terme de la résidence, une exposition est consacrée au travail du lauréat, mettant en lumière sa vision artistique et son dialogue avec le musée.

L’esprit d’un atelier

Offrir un atelier à un jeune artiste fraîchement diplômé traduit une philosophie partagée par le Musée Jean-Jacques Henner, à la fois demeure et atelier, et les Beaux-Arts de Paris, dont la pédagogie repose sur la pratique en atelier. Favoriser l’émergence et le développement d’un travail patiemment élaboré pendant les années d’études s’inscrit dans la mission des Beaux-Arts de Paris d’accompagner et de soutenir ses étudiants et diplômés. Ce projet, à la fois remarquable et modeste, en constitue l’un des jalons. Il est naturellement placé sous l’égide de Jean-Jacques Henner, ancien élève des Beaux-Arts devenu membre de l’Académie, figure tutélaire des deux institutions.

Christelle Téa, l’esprit des lieux

Christelle Téa, première artiste en résidence au musée Jean-Jacques Henner de septembre 2016 à juin 2017, a eu l’idée originale de capturer l’essence du lieu dans ses dessins. Son regard aiguisé s’est porté sur le musée lui-même, ses activités et son personnel, donnant naissance à trois séries de portraits empreints d’une grande sensibilité.

Dessiner sur le vif : une approche singulière

Le travail de Christelle Téa se caractérise par l’utilisation du stylo à encre de Chine et son approche spontanée, sans dessin préparatoire. Son objectif n’est pas de reproduire la réalité de manière photographique, mais plutôt de saisir l’essence des sujets en sélectionnant les éléments les plus signifiants. S’inspirant d’Alberto Giacometti, elle affirme: « Ce sont les détails même qui font l’ensemble […] qui font la beauté d’une forme ».

Trois séries révélatrices

Au cours de sa résidence, Christelle Téa a observé avec minutie le quotidien du musée, créant trois séries de portraits:

• Portraits de personnes: capturant la diversité du personnel du musée, des conservateurs aux agents d’accueil, dans leur environnement de travail.
• Portraits d’activités: illustrant les moments forts de la vie du musée, comme les vernissages, les ateliers et les visites guidées.
• Portraits de sites: offrant une vision poétique des différents espaces du musée, du jardin d’hiver aux salles d’exposition.

Un hommage au passé et un regard vers l’avenir

Les dessins de Christelle Téa ne sont ni des reproductions ni des imitations, mais plutôt des interprétations empreintes de respect et de gratitude envers l’esprit des lieux. Si elle n’a pas réalisé de portrait posthume de Jean-Jacques Henner, sa présence se fait sentir dans la plupart de ses œuvres, témoignant d’un dialogue entre les époques.

Un héritage précieux

Les portraits de Christelle Téa, témoignages émouvants d’une jeune artiste du XXIe siècle face à un musée d’une autre époque, renouent avec la vocation initiale du lieu, à la fois maison et atelier. Le Musée Jean-Jacques Henner poursuit ainsi sa mission de création et de transmission, offrant un écrin privilégié à l’expression artistique contemporaine.